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Le mascaret à Caudebec en Caux

15 Décembre 2021 , Rédigé par Jean-Bernard SEILLE Publié dans #Heurteauville

Les travaux d’endiguement et de dragage du fleuve, pour les besoins du port de Rouen, ont entraîné la disparition du mascaret en 1963, à la suite du rétrécissement de l'estuaire par l'établissement de la digue Nord. Néanmoins le phénomène continue de se produire de manière réduite, on parle désormais du "flot" qui se fait sentir jusqu'à Rouen.

Le mascaret à Caudebec en Caux

La "barre" apparait dans toute la largeur du fleuve (350 mètres). Le bac se positionne au milieu de la Seine. Le spectacle attire les touristes.

Le mascaret à Caudebec en Caux

Journal de Rouen du 8 mars 1935 : le mascaret à Caudebec-en-Caux

Les promeneurs, au nombre de plusieurs centaines, qui n’ont pas hésité à venir à Caudebec-en-Caux, mercredi et jeudi dernier, n’ont pas eu à regretter leur déplacement. Le quai a connu, ces deux jours, une animation inaccoutumée. Une demi-heure avant le passage du flot, la foule se pressait sur les berges de la Seine, principalement sur la rive droite, attenant patiemment l’arrivée de la barre. Déjà, aux marées de janvier et de février, qui n’avaient pas l’amplitude de la marée d’équinoxe de mars, la plus forte du premier semestre de l’année, les spectateurs n’avaient pas été déçus. Mercredi et jeudi, ce fut la réhabilitation du mascaret, qui fur égal, aux dires des vieux Caudebécais, aux mascarets d’il y a trente ans. Aussi, la foule se montra enthousiaste de ce magnifique spectacle de la nature, qu’elle contempla tout à son aise du haut de la cale aux moules, lorsqu’il apparut à la courbe de Villequier, barrant le fleuve en un immense rouleau se repliant sur lui-même en cascades écumantes et passant avec une effrayante rapidité en se brisant furieux entre les saillies du rivage qu’il inonda. Ce fut un effet de vagues saisissant, lorsque les deux vagues principales s’engouffrèrent dans le petit golfe des Capucines (rive droite) et qu’elles réapparurent, furieuses de l’obstacle rencontré, pour se précipiter sur la cale aux moules, inondant le quai sur plus de cent mètres carrés. Puis, continuant leur course folle vers l’amont, elles se brisèrent sur les palées d’accostage du bac et envahirent en une gerbe géante la propriété de M. Castel, où elles causèrent quelques dégâts. Les propriétés riveraines de la digue d’amont furent, elles aussi, envahies par la trombe d’eau. Il en fut de même d’une partie de la rue Martin Foloppe, la digue fut totalement submergée, et la passerelle reliant le poste de mouillage du bac eut beaucoup à souffrir. De nouveau brisée par les estacades de l’usine d’hydravions, les vagues se reformèrent et envahirent en lames furieuses l’embouchure de la Rançon, lançant des embruns à une grande hauteur au-dessus du petit pont de fer situé à l’embouchure. Sur la rive gauche, le mascaret fut également intéressant à suivre, mes digues d’aval et d’amont furent inondées par les vagues et la cale du bac, brisant leur élan, les obligea à projeter leurs embruns à une grande hauteur. A ce premier flot, succéda d’autres vagues moins fortes, empanachées de longues aigrettes d’écume.

Le mascaret à Caudebec en Caux
Le mascaret à Caudebec en Caux
Le mascaret à Caudebec en Caux
Le mascaret à Caudebec en Caux
Le mascaret à Caudebec en Caux
Le mascaret à Caudebec en Caux

Pour les photographies soumises à droits d'auteur : studio.huon@wanadoo.fr

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